jeudi 30 septembre 2010

Les temps ont bien changé mon bon monsieur - Google+Apple

Google: 12 ans déjà !

A l'occasion des 12 ans de Google, je vous invite tous à son anniversaire surprise demain soir. Une petite participation de votre part serait la bienvenue. Aussi, en guise de cadeau, pensez à emmener avec vous votre vie privée.

On imagine déjà la réaction: "Ah c'est gentil, justement je ne l'avais pas" avec un ton un peu gêné comme pour dire "en fait ... je l'avais déjà mais ... c'est sympa d'avoir pensé à moi".

Une chose est sûre: Google en soufflant ses douze bougies a fait le vœux, pas intime du tout, de nous aider, nous faciliter le quotidien, nous espionner (voler), et nous revendre, le tout en gagnant en affinité.

Et finalement c'est un peu ça la relation qu'on entretien avec ce géant depuis 12 ans, une relation donnant-donnant avec comme clause principale: donnez plus, pour en avoir plus. Et on a tous signé!

Nous passons en permanence des contrats avec les acteurs majeurs du high-tech et du web. Que ça soit iTunes, Google ou Facebook leur évolution en Bourse est proportionnellement égale à notre perte en vie privée, intimité et anonymat ... et on s'en fout. Alors non, je ne dis pas là que ce sont des escrocs, puisque nous sommes complices. A chaque mise à jour, nous offrons de nous même sans s'en rendre compte puisque nous cliquons en permanence sur "J'accepte les conditions d'utilisation" sans même lire ces dernières, et en même temps, vous là, vous le faites? On nous a donné le choix? Le bouton "Refuser" nous apparait alors comme symbole d'un frein à l'évolution et au confort.

Quel est le prix d'un monde digitalisé dans lequel tout semble plus simple, plus facile, plus rapide? Le soucis, c'est qu'on ne le sait pas encore et lorsqu'on le saura ... ça sera trop tard et on ne regrettera même pas.

Finalement, la liberté passe par la perte de l'anonymat!




Apple: 1984 ça fait 26 ans !




Les générations précédentes redoutaient les années 2000 en imaginant des scenarii catastrophes dans lesquels nous aurions tous des puces sous la peau. Tous sous l'œil attentif et intéressé de
Big Brother. Et Apple en 1984 ironisait là-dessus, semblant opter pour une posture de révolte:

" Apple souhaite faire passer aux consommateurs une conception manichéenne du marché de l'informatique. Il y aurait donc d'un côté une mauvaise technologie, centralisée, autoritaire, qui écraserait et contrôlerait les hommes, symbolisée par le Big Blue IBM. Et de l'autre côté, se trouverait une autre conception de l'informatique basée sur l'indépendance et la liberté et qui serait incarnée par le Macintosh d'Apple."

Qu'en est-il aujourd'hui? Et bien, les puces ne sont pas sous la peau (rassurés?) ... mais dans nos poches, nos sacs à main et on ne s'en détachera plus jamais ... on se bat même pour posséder l'iPhone avant les autres. Si on s'en tient à la vision manichéenne d'Apple, de quelle coté de la Force se trouve la Pomme?
Alors, qui de Steve Jobs ou de Mr Tout-le-monde fait la meilleur affaire? "Vous avez quatre heures ..."





Et vous verrez pourquoi 2012 [l'année] ne sera pas comme 2012 [le film] ... mais presque ... et encore une fois ... on s'en fout!

mardi 21 septembre 2010

Aujourd'hui je vais au taf en Formule 1 - Vodafone

Aujourd'hui je me lève en appuyant machinalement sur mon iPhone comme pour dire "alarme, on se reparle dans 10 minutes". Et bien entendu ces 10 minutes ce sont transformées en 20, puis 30. Ca y est je suis à la bourre !! Mais ce matin, j'ai décidé de troquer ma carte Navigo contre les clefs d'une Formule 1 !!!

Et Vroum, nous voilà embarqués dans une expérience de course en 3D dans laquelle le circuit est édité par Google Maps et le bolide est la Formula 1 Vodafone McLaren Mercedes.



Le principe: choisissez votre itinéraire à l'aide de Google Maps. Puis, le logiciel édite votre parcours en le transformant en véritable circuit de Formule 1.



Alors, non, je ne suis évidemment pas allé au boulot en Mclaren Mercedes, cependant, et virtuellement ... si, grâce à Vodafone Hometown GP !!

Ca c'est de l'advergame brillant ou je ne m'y connais pas (ou alors je suis un Geek assumé).

mardi 7 septembre 2010

La Politique Digitale #1 - Foursquare, l'Etat et le Badge Citoyen



Nous sommes à l'orée d'une nouvelle ère digitale placée sous le vent de la géolocalisation. Le lieu est le nouveau statut et le "check-in" le nouveau crie de guerre. Foursquare a connu cet été l'arrivée de son 3 millionième fervent et Facebook sans cligner de l'œil, imite le premier et compte lui faire mettre le pied à terre avec son propre système de géolocalisation, Places.

Mardi dernier, journée nationale de mobilisation. Les français étaient dans la rue et les politiques observaient:

"Et si je faisais un "check-in" pendant que je manifeste? En un clic j'avertis tout le monde de ma position géographique certes, mais aussi de ma position politique, de mon humeur, d'un mécontentement. Et c'est alors que je regarde mon écran et que je m'aperçois que je ne suis pas seul dans mon réseau, nous sommes 40 "friends" au même endroit".

Si le lieu en dit long sur ma mobilité et ma curiosité, il peut également afficher une couleur politique ou une certaine forme d'engagement. Le check-in, outil politique?

Le gouvernement (entendez par là, notre Président), les partis politiques et les politiciens ont investi les réseaux sociaux depuis les dernières élections présidentielles. Culminance de cette pratique, l'avènement d'Obama. Le phénomène n'a aucunes raisons de voir son allure ralentir, bien au contraire. Avec la technologie de la géolocalisation, les utilisateurs d'iPhone voient leur champ des possibles s'élargir, mais leur intimité se confondre avec un univers où les barrières entre le virtuel et le réel se floutent. S'il devient de plus en plus aisé de délivrer des informations aussi personnelles qu'intimes, certains pourraient bien en profiter, et pour une fois les marques ne seront pas citées, nous nous intéresseront aux institutions du pouvoir.

Article d'anticipation n°1: Big Brother est sur Foursquare.



TF1, Marianne, Le Figaro, Libération, NicolasBordas.fr , le Publigeekaire ... tout le monde en parle: l'Etat s'est associé avec Foursquare, et vient de créer le badge citoyen. Le principe est de récompenser les actes citoyens sur la base du check-in.



Explications

Le badge citoyen:
- une association fait appel à des bénévoles (Restos du Cœur, Croix Rouge, ...), je me rends sur place et je check + 1
- je suis au Trésor Publique pour payer mes impôts en avance + 1
- une marée noire? Je suis sur la plage et j'aide + 1
- je suis dans un bureau de vote un jour d'élection + 1
- je participe à ma JDC (journée défense et citoyenneté) +1
- je participe à tout type de commémorations pour lesquellesj 'ai été invité par un maire, ou un président de région +1
- je participe à un meeting (tenu par le pouvoir en place bien entendu) +1
... les occasions sont multiples et variées

Lorsque l'utilisateur atteint un nombre significatif de check-in, il reçoit son badge. Cela vous paraitrait effrayant? Vous aurez raison, mais poussons la fiction un peu plus loin...

Les badges sur Foursquare sont en général uniquement des trophées que l'on collectionne. Il n'y a pas de récompenses à proprement parler. En revanche, vous devez le savoir, les entreprise, boutiques, restaurants et autres enseignes en s'enregistrant dans la base de donnée, peuvent elles proposer des rewards aux visiteurs et personnes connectées alentours. (Ex: vous pouvez recevoir une notification de la brasserie du coin vous proposant le café offert pour tout croissant pris avant 10h).
Alors imaginez comment l'Etat pourrait remercier ses bons petits soldats arborant leur badge citoyen:

- réduction sur les cotisations annuelles pour l'abonnement à un parti
- invitations régulières à des colloques, meeting et autres événements
- défiscalisation? (faut pas pousser non plus) ...

Vous l'aurez compris chers flâneurs, il s'agit là d'un outil de propagande. Une vrai campagne de recrutement pour le parti majoritaire. Ce dernier pourrait non seulement jouir d'une base de donnée composée de potentiels futurs électeurs acquis, mais en plus ces derniers participeraient à la propagande en appuyant sur le bouton check-in. Je vous le disais plus haut, on peut partager bien plus qu'un lieu: une opinion.

La question est: si cela arrivait, seriez-vous étonnés ?

Pour continuer dans le feuilleton d'anticipation à caractère propagandiste et digital, je vous présenterai dans le volet n°2 "L'application patriotique".


Vive la République, et Vive Foursquare ... See ya !

lundi 6 septembre 2010

"I LIKE" cette opération - SKODA

Skoda est à l'honneur aujourd'hui pour sa récente opération sur Facebook. La marque nous propose une campagne de recrutement sans prétention mais avec une dose intéressante de malice.

L'objectif ici est de rassembler les fans de Skoda sur la nouvelle page Facebook "Generous Skoda". Pour se faire, le constructeur automobile met en place une vente aux enchères (inversée) de son nouveau modèle (Fabia Rock) grâce au "coup de pouce" de Facebook.

Le principe: Pour chaque Like sur la page dédiée, le prix de vente de la voiture mis en jeu baisse d'un euro (plus de détails ci-dessous).



L'enjeu CRM pour une marque présente sur Facebook est double:

- recruter des fans
- valoriser ses fans

Je me plais à croire que le lien entre la valeur d'un fan et ses motivations à rejoindre une Fan Page est fort. Nous savons que les raisons pour lesquelles ont clic sur "Like" (ou "J'aime") peuvent varier. Aussi nous avons différents scenarii:

- je like parce que Tiffany et Thomas ont "liké"
- ___________ Tiffany et Thomas me l'ont suggéré
- ___________ je consomme la marque
- ___________ j'aime la marque
- ___________ je consomme et j'aime la marque

A chaque scénario, un niveau d'engagement différent. Alors, lorsqu'il s'agira de convertir un fan en un consommateur, le turn ne s'effectuera pas avec la même aisance.

Dernièrement le cabinet d'étude Hotspex a réalisé une étude afin de chiffrer concrètement ce qu'un fan rapporterait à une marque, directement ou indirectement. Résultat: 136$ en moyenne pour 1 fan !!



Alors que les marques cherchent aujourd'hui à convertir leur communauté digitale en dollars, Skoda réalise une opération maligne et génère des fans déjà prêts et formatés à recevoir des promotions. On peut alors s'attendre à un excellent ratio de feedbacks pour leurs prochains coups sur le réseau Facebook ... et donc pourquoi pas, en concession.

(Nombre de like cependant faible pour un début de campagne ... affaire à suivre)

vendredi 3 septembre 2010

Et si je ##### un ours? (post n°456 sur le sujet)

La vidéo n'est en ligne que depuis une semaine mais il y a fort à parier que vous êtes déjà tombé dessus (près de 500 000 vues ... quand même). Nous sommes assez unanimes quant au prix à décerner à cette campagne: Campagne Digitale de la Rentrée 2010.
Alors pour celles et ceux qui n'ont pas encore cliqué sur "play", je vous laisse la découvrir avant que je ne vous "spoil".


(Pas mal hein?)

Tout semble marcher dans le mécanisme de cette campagne: une cohérence de ton avec la cible, un potentiel viral fort grâce au support Youtube, une utilisation créative de la bannière (même si ce concept se multiplie depuis 1 ans), une incrustation du produit fort maligne et en adéquation parfaite avec la promesse produit ... et bien entendu, la possibilité de réécrire le spot donne une durée de vie longue à cette pub.

Pourtant, le concept n'est pas novateur. En 2005 déjà, Burger King surprenait les internautes avec son opération "The Subservient Chicken". Souvenez-vous, il s'agissait dun site événementiel créé par la marque américaine sur lequel on tombait nez-à-bec avec un poulet. Le volatile attendait nos ordres et les exécutaient (plus de 300 mots reconnus). Les statistiques de l'époque avaient démontré que les ventes de poulet en point de vente avaient augmenté significativement pendant la campagne. Face au succès du site, une déclinaison off-line avait été opérée avec la tagline "Have it your way".




La différence avec la campagne qui nous intéresse aujourd'hui, c'est qu'il ne s'agit pas d'un nouveau positionnement, alors, bien qu'inspirée de celle de Burger King, Tipp-Ex et Buzzman (agence responsable de la campagne) réalisent un travail sérieux , drôle et décalé à la fois.



Les questions en suspens:

- Le niveau d'engagement avec la marque est-il proportionnel au nombre de clic effectué sur la bannière?
- Finalement, pourquoi un ours? (S'il existe un lien avec l'histoire de l'Ours Bleu, je gagne mon pari).